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Interview - AlunaGeorge
AlunaGeorge a fait partie des invités en première partie de Coldplay durant le « A Head Full Of Dreams » tour, sur leurs shows européens et américains en 2017. Nous sommes donc allés à la rencontre de l’interprète et compositeur Aluna Francis afin de savoir comment elle avait vécu cette expérience.
Salut Aluna – Comment vas-tu ?
Très bien, merci.
Tu fais la première partie de Coldplay depuis un petit moment maintenant, tu étais notamment présente lors de la tournée européenne. Comment ça s’est passé ?
Extrêmement bien. On apprend tous les jours sur le terrain et c’est une opportunité unique, pour plein de raisons différentes. Même si, chaque jour, la structure est la même… attendez, désolé une seconde…
Pas de problème
Ok, c’est bon je suis là. Enfait, peut être que la raison de ma distraction vous plaira. Une partie de mon groupe est venue dans ma chambre la nuit dernière et a laissé du popcorn dans toute la pièce et là, je peux voir une petite colonie de fourmis, en ligne, entrain de transporter le popcorn jusque chez elles. C’est assez intriguant. Elles restent toutes en ligne, donc je ne risque pas d’en voir partout. Alors pour en revenir à ce que je disais, il est vrai que même si la structure est la même tous les jours, toutes les nuits où vous montez sur scène devant des milliers de personnes, ce n’est cependant jamais la même chose et vous apprenez tous les jours.
Est-ce-que vous avez fait beaucoup de première partie de tournée, comme celle-ci ?
Non, nous avons attendu longtemps et eu des opportunités entre-temps. C’est un engagement qu’il ne faut pas prendre à la légère. La dernière tournée que nous avons faite, c’était avec Sia. Et je crois que la première s’est faite avec un groupe nommé Friends, un groupe de musique de New York très cool.
Ce n’est pas forcément facile de jouer devant un public qui ne vous connait pas beaucoup. Est-ce-que c’est quelque chose à laquelle tu t’es habituée ?
Absolument. Je pense que, parce que j’ai fait la tournée de Sia, je savais à quoi m’attendre. Et nous avions eu un petit aperçu il y a deux ans, puisque nous avons fait la première partie de Coldplay au Royal Albert Hall.
Bien sûr – Tu parles des deux shows Ghost Stories à Londres. Savais-tu déjà, à ce moment-là, que le groupe s’intéressait à ton travail ?
Ouais. Je ne sais pas si on se rejoint musicalement. Je ne pense pas.
Je suis sûr qu’il y a des fans qui aiment AlunaGeorge et Coldplay. Est-ce-que tu as l’impression que leurs fans se sont ouverts à ta musique ?
Oui, je crois. Je pense que ça m’a beaucoup aidée, puisque j’ai plus confiance en moi quand il s’agit de parler au public. Ça aide à briser la glace et te permet de ne plus être qu’un simple chanteur anonyme. Par exemple, hier soir j’ai parlé du fait qu’on commençait à être une famille, avec Izzy Bizu et Coldplay. Parce que, sur cette tournée, les premières parties ne changent pas de date en date.
Ah oui, alors que pendant la tournée européenne, vous échangiez votre place tour à tour avec Tove , Lyves et Femme Schmidt.
C’est ça. Nous sommes tous sortis faire un « after » l’autre soir et les équipes de chaque groupe ont pu apprendre à se connaître. Donc on se soutient vraiment les uns les autres et nous espérons de bons concerts à tout le monde. C’est vraiment quelque chose de beau dont on profite tous.
Avais-tu déjà rencontré Izzy ?
Ouais, nous nous sommes vus à l’aéroport une fois. C’est vraiment une personne très humaine. Elle dégage une véritable énergie et est très chaleureuse.
Maintenant que vous avez joué devant les fans de Coldplay dans de nombreux pays, est-ce-que tu as pu sentir une différence entre les différents publics ?
Oh, il y a une énorme différence. Par exemple entre le public de Bruxelles et Munich, il y a un véritable gouffre.
Comment ça ?
Parce que les fans s’expriment différemment. Et c’est quelque chose qu’il vous faut garder à l’esprit, de sorte à ne pas baisser sa garde. Par exemple, à Munich, ils ne voulaient pas vraiment répondre à ce que je leur disais quand je leur demandais de crier un mot, mais quand je leur ai demandé de mettre les mains en l’air pour une personne qui leur manquait, tout le stade s’y est mis. Ils réagissaient à des idées plus émotionnelles.
Et à Bruxelles ?
Quand je parlais des femmes qui avaient le contrôle dans « I’m In Control », les femmes criaient et chantaient fort ! Et à Montréal, c’était très intéressant. J’avais l’impression qu’il y avait une sorte de sophistication Française en eux, dans le sens où ils m’écoutaient vraiment. J’ai parlé pendant de bonnes minutes, parce que je voulais expliquer quelque chose qui prenait du temps, mais lorsque j’ai terminé mon petit discours, ils ont tous applaudi. Et j’étais là : « Oh, vous étiez vraiment entrain d’écouter ce que je disais ! ».
Aluna à Montréal (Pic : R42)
C’est la première fois que ton groupe fait une tournée de cette envergure ?
Ouais. C’est vraiment génial pour le groupe d’apprendre comment se comporter à cette échelle, professionnellement parlant. Même de simples choses comme le timing, est crucial – impossible de dépasser le temps qu’on vous accorde en tant que première partie.
Pourquoi as-tu accepté de faire cette tournée ?
Eh bien, nous avons de nouveaux morceaux qui sortaient et je devais envoyer une nouvelle chanson que j’appréciais à Chris et il l’a vraiment adoré, du coup j’ai pensé que même si nos styles musicaux ne se ressemblaient pas, il y a sujet à penser que nous nous ressemblions autrement. Nous avons une chanson qui s’appelle « Turn Up The Love » et je voulais la partager avec un public qui était habitué à penser aux paroles et qui se souciaient des thèmes de la vie. Et nous savons très bien que Chris fait entendre ses opinions sur la façon dont devrait devenir le monde et il fait toujours passer des messages positifs. Donc je voulais réellement prendre part à ça.
Et cela s’est-il révélé être une expérience enrichissante ?
Oui. Nous avons eu de bonnes réactions sur les réseaux sociaux tous les soirs après nos performances et je pense que c’est un bon défi de commencer un show, où les gens ne savent pas forcément qui je suis et de le terminer en ayant le sentiment qu’ils me connaissent. Celui de New York a été une révélation pour moi, c’est là où j’ai eu le sentiment de jouer dans mon salon. C’est ce que j’ai toujours rêvé d’atteindre : m’habituer à un public nombreux.
Comment vous êtes-vous rencontrés toi et Chris ?
C’était durant leur show où je faisais leur première partie au Royal Albert Hall. Mais, oui, je cherchais un nouveau manager, tout ça et Chris m’a aidé un petit peu.
Quel genre de conseils, t’a-t-il donné ?
Eh bien, j’essaye de ne pas trop souvent le déranger, mais après avoir pu constater sa façon de travailler avec tout le monde, ce que je pense avoir appris de lui c’est qu’il utilise une énorme vague de positivité, qu’il déverse avec beaucoup de dextérité dans différentes directions afin d’atteindre son objectif. Alors que, selon moi, beaucoup de gens utiliseraient plutôt l’intimidation, le pouvoir ou en tout cas ce genre de choses pour arriver là où ils veulent.
Vous pensez que c’est ce qui lie l’équipe de Coldplay ?
Absolument. Quand vous parlez à l’ensemble de l’équipe, ils sont avec eux depuis de nombreuses années et sont toujours reconnaissant pour leur travail et vous pouvez réellement le sentir, lorsque vous saluez tout le monde tous les jours et que vous les rencontrez au stand de thé à la réception. Il y a toujours cette ambiance de folle camaraderie entre tous les membres de l’équipe, ce à quoi je ne m’attends pas forcément de la part d’une équipe d’un grand groupe à succès car il y a tellement de monde. C’est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur, à moi et mon groupe. J’ai appris en regardant Chris parler avec les personnes de son équipe.
Est-ce-que tu assistes souvent aux concerts du groupe ?
Nous y assistons de temps en temps et la plupart du temps nous voyons le début de la majorité des concerts. C’est impressionnant, leur façon de commencer leur concert, presque à plein régime. Et vous pensez alors « Comment font-ils pour assurer tout leur show comme ça ? ». Et en plus, l’énergie devient de plus en plus forte, c’est dingue.
Comment décririez-vous ce que vous faites, aux fans de Coldplay qui lisent cette interview et qui vous connaissent peu voire pas du tout ?
Je dirai que notre musique est plutôt au centre droit de la pop, ce qui semble assez familier mais c’est inhabituel. Pour moi ce qui est vraiment important, ce sont les paroles de la plupart de mes chansons. Par exemple « Mean Wat I Mean » parle du fait de consentir à une relation sexuelle, d’être sexy et « I’m In Control » célèbre les fans qui ont le pouvoir. « Turn Up The Love » est une chanson que j’ai écrite afin d’envoyer des ondes positives du fait du climat politique dans lequel nous vivons actuellement. Enfin, « You Know You Like It », parle du fait d’être libre d’être la personne folle, bizarre, géniale que vous êtes, peu importe si on vous juge.
Et quels plans pour l’avenir ?
Nous venons de sortir un morceau que j’ai fait en collaboration avec Avicii, qui s’appelle « What Would I Change It To ? » sur le fait de réaliser que tu es parfait comme tu es et que tu n’as pas à changer quoi que ce soit. C’est une chanson très importante pour moi et elle a mis un peu de temps à sortir.
Tu as prévu d’autres dates de concert ?
Pas pour l’instant. J’ai besoin d’une pause, après avoir tourné toute l’année! Mais je suis en train de réfléchir à des festivals pour 2018. Et lorsqu’on a vu un concert tel que celui de Coldplay, on veut repenser à la structure de notre future tournée ! Comme : quels sont les différentes étapes pour arriver à faire un tel show ?
Dernière question, quelle est votre chanson préférée de Coldplay ?
Je n’ai pas arrêté d’assister à « A Head Full Of Dreams », donc je pense qu’elle est devenue ma chanson favorite. Je suis moi-même une rêveuse donc je comprends ce sentiment que l’on a, de vouloir faire de ses rêves une réalité !
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