Logo
Imprimer cette page

Interview - Dave Holmes Manager du groupe, et de Phil Harvey directeur artistique du groupe

Interview - Dave Holmes Manager du groupe, et de Phil Harvey directeur artistique du groupe

Le très renommé music business worldwide a interviewé Dave Holmes Manager du groupe et Phil Harvey son directeur artistique.
Interview dans laquelle ils parlent de leur collaboration avec le groupe et aussi du futur de ce dernier.

La rubrique des meilleurs managers du monde « World’s Greatest Managers », par MBW, présente les meilleurs managers de domaines différents. Aujourd’hui, nous rencontrons Phil Harvey et Dave Holmes, qui s’occupent des superstars que sont Coldplay. Le « World’s Greatest Manager » est sponsorisé par Centtrip Music, le spécialiste des bureaux d’échange qui aide les artistes, managers et les entreprises musicales à obtenir le meilleur taux de change.

Il est fréquent chez les groupes de musique, que le premier manager soit un ami qui prête mainforte, quelqu’un qui assume ce rôle, presque par accident et parce qu’il n’y avait pas d’autres alternatives.
Ce qui l’est moins en revanche, c’est que cet ami accompagne le groupe du début de sa carrière à leur explosion mondiale, puis subisse une légère dépression, arrête, fasse le tour du monde, obtienne un diplôme (alors qu’il a laissé tomber les cours à l’Université d’Oxford pour justement devenir le manager du groupe), remonte la pente et réintègre le groupe, pas seulement en tant que co-manager mais aussi en tant que directeur artistique et 5ème membre non-officiel du groupe.
Ce groupe justement, c’est Coldplay et cet ami/manager, c’est Phil Harvey.
Il fait toujours attention lorsqu’on lui dit qu’il est manager, même s’il y a le préfix ‘co’ devant sa fonction. Non pas parce que ça lui rappelle certains moments douloureux de sa vie, mais par respect pour l’homme qu’il considère comme « Le véritable manager de Coldplay » et « un véritable adulte » : Dave Holmes.
Même s’il est difficile de savoir où réside la différence entre ce qui est dit et ce qui est inscrit sur leurs cartes de visites, ces deux personnes là, que ce soit chacun de leur côté ou principalement ensemble, sont très heureuses et ont effectué un travail formidable pour le groupe qui a atteint les 75 millions d’albums vendus dans le monde, et qui ont donné leur 122ème concert lors de la 3ème plus grosse tournée de tous les temps « A Head Full Of Dreams Tour », véritable marathon qui a permis de récolter 523 millions de dollars de billets vendus, derrière le « Bigger Bang Tour » des Rolling Stones et le « 360 Degree Tour » de U2.
Lors des discussions, Harvey est assez exubérant et distrait là ou Holmes est mesuré et droit – ils se complètent dans la vie et dans leur travail de tous les jours.
Ensemble,  ils nous racontent l’histoire, ce qu’il s’est produit en coulisses, des débuts de Coldplay jusqu’à ce qu’ils deviennent le phénomène qu’ils sont aujourd’hui…

Coldplay Press: Anton Corbijn

Phil, ça fait longtemps que tu connais les membres du groupe, en fait tu les connaissais même avant Coldplay. Tu te souviens de la première fois où tu les as rencontrés ?
Phil:
Chris et moi sommes amis depuis que nous avons 13 ans. Nous étions dans un groupe de musique qui s’appelait « The Rockin’ Honkies », on faisait des reprises soul/R’n’B dans le style de « The Commitments ». Par contre ça n’a pas duré longtemps. J’étais un des membres fondateurs mais rapidement on a découvert que j’étais un guitariste sans réel talent, donc je suis parti du groupe pour en devenir l’ingénieur du son avant que Chris devienne le painiste. Ce n’était pas le leader, mais l’humble pianiste.
Nous étions meilleurs amis et on rêvait de faire quelque chose dans la musique ensemble. Par chance, j’étais conscient que je n’allais pas devenir un véritable musicien, mais Chris avait un vrai talent, même à 13 ans.
Après l’école, Chris est entré au University Collège de Londres et je suis allé à Oxford au Trinity College. Il a rencontré Jonny, Will et Guy en première année là-bas et avec Jonny, ils étaient en collocation à Camden Road où ils m’accueillaient. J’ai su qu’ils commençaient à composer ensemble et ils parlaient même de fonder un groupe de musique.

Comment as-tu intégré le groupe exactement ?
Phil:
Ils n’avaient pas de manager lors de leurs premiers concerts – ils n’avaient même presque pas de batterie entière. Donc après quelques temps, je leur ai proposé de devenir le manager du groupe. Je leur ai dit « je ne peux pas vous promettre que je sais exactement ce que je fais, mais voici deux choses que nous allons essayer puis faire : sortons notre premier single puis annonçons notre premier vrai concert. »

J’ai emprunté de l’argent à ma mère, mon père et quelques amis. Je crois que ça nous a couté environ 1,500 livres pour produire le Safety EP. Nous avons ensuite réservé le Dingwalls (bar situé à Camden au nord de Londres) nous-même et nous avons réussi à réunir 350 personnes, ce qui signifie que nous allions pouvoir rembourser le prêt quasiment en une fois.

Ça, c’était aux alentours de mai 1998 et j’ai pensé : ça y est, c’est réellement en train de se produire… et ensuite plus rien. C’était la douche froide pour moi, j’ai réalisé qu’en fait, je n’avais aucun contact dans l’industrie musicale et que, même si nous avions notre petit projet en cours, les grands de la musique ne savaient pas que c’était en train de se passer pour nous.

« J’ai retrouvé mon journal de 1998 l’autre jour. J’y avais écrit : j’ai besoin de céder ma place afin de donner au groupe une véritable chance, ils ont besoin d’un vrai manager. »

J’ai envoyé le Safety EP à tout le monde, mais c’était comme parler à un mur. J’en suis arrivé à quitter l’université parce que j’étais déterminé à tout pour que ça marche et ne pas laisser tomber les garçons. Je me suis réveillé un matin de partiel, j’ai pris mon vélo pour aller à l’Université et j’ai dit à mon professeur que j’arrêtais tout pour manager un groupe de rock.

Mais à chaque coup de fil on me disait « ouais les chansons sont bonnes mais vous n’êtes pas ce que nous recherchons. » J’ai essayé de joindre plus de 20 services de Relations Presse et tous ont refusé. J’avais quand même de la compassion pour eux, car les membres du groupe débutaient ! Si vous les aviez vus, vous n’auriez jamais pensé qu’ils allaient devenir connus et conquérir le monde [rires]

Je me décevais moi-même car le groupe était à deux doigts de pouvoir signer pour l’enregistrement d’un album et je savais qu’ils étaient prêts.

J’ai retrouvé mon journal de 1998 l’autre jour. J’y avais écrit : « j’ai besoin de céder ma place afin de donner au groupe une véritable chance, ils ont besoin d’un vrai manager. »

coldplay julia kennedy

Et quel a été le véritable changement pour toi – et pour eux ?
Phil:
J’ai reçu une lettre de In The City (Ancienne entreprise de conférences/showcases située à Manchester et qui n’existe, désormais, plus) indiquant que Coldplay était l’un des 50 groupes non signés, qui avait été sélectionnés pour jouer. J’étais complètement fou, parce que nous n’avions pas fait le buzz où autre chose et nous n’étions certainement pas Muse ou Elbow, qui eux aussi étaient présents cette année-là.

Bien-entendu au final nous avons joué dans ce petit café cubain, nous étions les premiers a passé et pour être honnête, il n’y avait que 4 personnes dans le public. J’étais dévasté, mais j’ai tout de même laissé ma carte de visite au propriétaire du bar.

J’avais l’impression d’être un échec ambulant. Mais le lendemain et je ne l’oublierai jamais, j’étais en train de dormir sur le sol dans l’appartement de Chris et Jonny, j’ai été réveillé par un appel de Debs Wild, un chasseur de tête employé par Universal Music. Elle m’a dit qu’elle était au concert de la veille et qu’elle l’avait trouvé génial

C’est définitivement à ce moment-là que tout a commencé pour nous. [Wild fait toujours parti de l’équipe de Coldplay, notamment en tant que chargée des relations-fans]

Mais vous n’avez pas signé chez Universal pour vos albums, par contre
Phil:
Non, mais Debs nous a présenté à Caroline Elleray de chez Universal Music Publishing, ou anciennement BMG et elle nous a signé, puis mis en contact avec Gavin Maude qui est, depuis, devenu notre avocat et elle a également envoyé notre CD à Simon Williams au NME, ce qui les a conduit à nous mettre en avant dans un de leur catalogue en 1999.

Simon dirigeait et dirige toujours d’ailleurs, un label appelé Fierce Panda et il a eu la gentillesse de produire notre premier single, Brothers and Sisters.

Nous avons donné le concert suivant lors d’une soirée pour son label au Bull & Gate, c’était plein à craquer et il y avait les plus grands acteurs du secteur musical. Nous étions lancés.

parlo

Qui était en liste pour vous signé et pourquoi Parlophone a gagné ?
Phil:
Mon dieu, je ne pourrais plus vous dire qui était en compétition. Nous avons eu beaucoup d’offres.
Je me souviens qu’on avait du mal à décider si nous allions rester ou non avec Fierce Panda, ce qui était aussi une option. Mais je pense qu’une fois le nom de Parlophone sorti, nous avions tout de suite su qu’ils étaient faits pour nous.

Qu’est ce qui a fait que le groupe et leur premier album ont plus à autant de gens si rapidement à ton avis ?
Phil:
En fait, nous avons eu du mal à réaliser au depart, car après avoir signé, nous avons sorti un autre EP, le Blue Room EP, qui n’a absolument eu aucun effet sur le public, personne n’en a parlé. Puis nous avons sorti Shiver et commencé à passer dans l’émission de Jo Whiley [Radio 1 de la BBC] puis nous sommes entrés dans le Top 40 à la 35ème place. On était très content, c’était ce dont on pouvait rêver de mieux. Ensuite, Chris a écrit Yellow pendant que nous enregistrions le premier album.
Le jour où j’ai reçu un coup de fil de la maison de disque me disant que Yellow était 4ème singles des ventes au Royaume-Uni, j’ai eu un choc, dans le sens positif du terme. Il y a eu un tel changement, nous sommes passés d’un groupe tellement heureux d’être joué sur la C-List de Radio 1 à un groupe dont le single est classé 5ème des ventes musicales parmi des géants de la pop

« Le jour où j’ai reçu un coup de fil de la maison de disque me disant que Yellow était 4ème singles des ventes au Royaume-Uni, j’ai eu un choc, dans le sens positif du terme. »

J’étais complètement paniqué. J’étais très intimidé par cette nouvelle et je n’étais pas sûr de savoir si j’avais les bonnes compétences pour continuer à travailler pour le groupe d’un niveau-là. Je savais que je manquais d’expérience et de connaissance, mais je ne voulais pas laisser tomber le groupe.

L’album est sorti quelques semaines plus tard et est devenu numéro 1, dans un même temps, Yellow continuait à avoir du succès dans le monde et une véritable pression s’est installée au fur et à mesure de l’évolution du groupe. Je prenais l’avion tout le temps, c’était une période chaotique.

Pour la première fois depuis les mois qui suivaient la folie Parachutes, j’étais seul dans mon bureau, puis j’ai engagé une assistante, la merveilleuse Estelle Wilkinson.

Comment t’en-es-tu sorti ?
Phil:
Je ne suis pas sûr de m’en être bien tiré. J’aurai vraiment dû avoir plus de soutien lorsque j’ai commencé, un peu plus tôt.

Et maintenant que tu y repenses, comment te sens-tu ?
Phil:
Je ne sais pas vraiment, tout est arrivé si vite, comme lorsque l’on jette une allumette sur une flaque d’essence. Puis, Parlophone a suggéré de m’apporter plus de soutien, nous avons commencé à travailler avec Nettwerk en Amérique du Nord, où par chance, Dave Holmes travaillait et il est vite devenu notre ami en qui nous avions confiance, puis notre manager américain.

Dave, quand et comment as-tu entendu parlé de Coldplay ?
Dave:
Je crois que la première fois que je les ai entendus, ça devait être en 2000. J’ai pris l’avion pour les rencontrer et nous nous sommes tout de suite bien entendus.

Quelle est la nature de votre relation, au depart ? What was the nature of the original relationship?
Dave:
Nous travaillions ensemble, j’étais à Nettwerk et nous collaborions avec Capitol Records et faisions partie de la famille EMI.

maxresdefault

Et Capitol/EMI n’étaient vraiment fans de Coldplay au depart, non ?
Dave:
En effet, une fois signés, c’était à Coldplay que revenait la decision de choisir entre d’autres labels indépendants, relies à EMI. Ils ont donc choisi Nettwerk.

Parachutes est sorti sur Nettwerk, mais ils ont eu du soutien rapidement, surtout à la radio et Capitol leur permettait d’accélerer le processus donc ils sont vite passés sur les ondes.

Comment es-tu passé au management ?
Dave: Phil et moi travaillions de plus en plus ensemble et à un moment, il a émis l’idée de le rejoindre, il m’a dit qu’il adorerait avoir quelqu’un, présent sur le sol américain, et bien-sûr je lui ai répondu que ça me plaisait également – même si j’ai continué à travailler à Nettwerk pendant quelques années.

Comment cela s’est-il passé au début ?
Phil:
Pour Parachutes, j’étais le manager et Dave, le manager américain, puis nous sommes devenus co-managers. J’ai décidé de partir lorsque A Rush Of Blood To The Head est sorti.

Qu’est-ce-qu’il s’est passé pendant la phase d’écriture/enregistrement de l’album, qui fait que tu as pris la décision de partir la semaine suivant sa sortie ?
Phil:
Pour être honnête, j’avais du mal à réaliser ce qu’il se passait. La pression, qui est arrivée lors du succès fulgurant de Yellow était… Je ne me sentais plus vraiment bien et ma relation avec Chris en a souffert également.

As-tu eu une conversation avec le groupe pour leur expliquer que tu partais ?
Phil:
[Rires] Ouais, ce n’a pas été une conversation très agréable. C’était plutôt dramatique et non pas parce que j’étais manager mais surtout parce que j’étais le meilleur ami de Chris et que je m’en allais de l’autre côté du globe. J’ai parcouru l’Amérique du Sud et j’ai fini par aller à l’université en Australie. J’ai enfin eu mon diplôme! 3 ans plus tard, ils m’ont rappelé afin de reprendre mon rôle de manager, j’étais alors sur le point de commencer une formation avec le NHS en tant que psychologue en clinique.

Est-ce-que c’était difficile parce qu’ils ne voulaient pas que tu partes ? Je pense que ton argument a surtout été que ce serait mieux pour tout le monde si tu partais ?
Phil:
Je ne crois pas avoir dit que c’était la meilleure solution pour tout le monde, en fait je crois que j’étais simplement égoiste, que je voulais uniquement ce qu’il y avait de mieux pour moi, ma santé en souffrait et je ne me sentais pas heureux. C’est difficile à expliquer.

Notre relation n’étais pas une relation typique Manager – Groupe, enfin, si quelque chose de ce genre existe. J’étais leur ami, j’ai dormi sur le soI de leur appartement, avec eux, pendant 5 ans. C’était très traumatisant et même lorsque j’en parle maintenant, je leur en suis vraiment reconnaissant d’avoir pu faire en sorte de nous retrouver à nouveau ensemble.

Ils auraient préféré que tu restes ?
Phil:
Oui, c’était très clair. Je pense qu’à un certain point, ils se sont senti abandonnés et ont eu l’impression que je les ai laissés tomber – et d’une certaine façon, ils avaient raison...

AROBBTH 1080Je suppose qu’un des points positifs, c’était que Dave était sur le devant de la scène pour reprendre entièrement le travaiI et surtout, que tu as trouvé le moyen de revenir. Du coup, est-ce qu’en y repensant, partir n’était pas la meilleure chose à faire 
Phil:
Oh mon Dieu, oui c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Sans ça, je ne serai pas en train de vous parler aujourd’hui. Dave a fait un boulot incroyable en s’assurant que tout se fasse bien en mon absence.
A Rush of Blood To The Head a été un gros succès et X&Y qui a suivi, a connu le même sort. Je pense qui si vous parliez aux membres, ils vous diraient que cette période n’a pas été la plus joyeuse de leur vie, parce que, sans accuenter le fait que j’avais un rôle important, il existe une force incroyable et équilibrée lorsque nous sommes ensemble. Si vous enlevez l’un d’entre nous, l’ambiance devient terne et c’est définitivement ce qu’il s’est passé. Ils ont vécu des expériences difficiles entre 2003 et 2005.

Dave, de quoi te souviens-tu lors du départ de Phil ?
Dave:
Je peux vous dire que c’était une décision difficile à prendre pour lui, vraiment. Une décision que j’ai comprise et respectée.

Comment cette décision t’a affectée dans ton rôle de manager ? Est-ce-que tu as dû t’impliquer encore plus dans ton travail ?
Dave:
En effet et je me sentais prêt à assumer. Quand j’y repense maintenant, je peux dire que j’avais encore beaucoup à apprendre, c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui, je me lève tous les jours avec la soif d’apprendre. Mais oui, j’étais prêt, c’était le bon moment et nous étions dans une bonne phase lorsque nous avons commencé à mettre en place l’album suivant [X&Y], nous n’avions pas à nous inquiéter de savoir si nous allions jouer sur le plateau du Saturday Night Live ou lors de l’émission de Jonathan Ross, nous avions toutes les opportunités sur un plateau, il n’était question que d’agenda, ce qui était incroyable.

C’est certainement moins stressant lorsqu’on n’a pas à dire à son client : “Euh désolé mais on ne peut pas vous faire jouer pour cette émission.” Nous étions dans une bonne posture, j’ai adoré, c’était très excitant.

Est-ce-que ta relation avec le groupe a changé, s’est renforcée durant ces périodes ?
Dave:
Cela va de soi, oui. Nous sommes devenus plus proches et nous avons grandi ensemble.

Comment s’est passé cette réconciliation et ta réintégration ?
Phil:
Chris et moi, nous avons recommencé à nous voir une fois lorsque j’étais de retour dans le nord de Londres. Après avoir marché quelques temps dans le parc, Chris m’a dit : « allez Phil, on doit te ramener dans le groupe, mais comment peut-on te convaincre ? » Et comme je le disais, Dave était fou à l’annonce de mon retour

sarahlee coldplay

Comment décrirais-tu ton nouveau rôle, que ce soit en termes de fonction ou de travail effectué?
Phil:
Eh bien, le groupe m’encourage à dire que je suis le Directeur Artistique, ce que je déteste. Ça donne l’impression que je dirige une compagnie de ballet ou une agence de marketing.
Je ne sais pas vraiment, dans le livret de l’album, ils me décrivent comme le 5ème membre du groupe, ce qui est adorable.
« Le groupe m’encourage à dire que je suis le Directeur Artistique, ce que je déteste. Ça donne l’impression que je dirige une compagnie de ballet ou une agence de marketing »
Je suis dans leur studio, avec eux, tous les jours, mais je ne joue d’aucun instrument donc… ouais c’est dur d’expliquer pourquoi ou si je suis, en effet, d’une quelque utilité que ce soit !
Je pense qu’au fil des années, j’ai appris à devenir utile : j’ai appris à imaginer à quoi pouvait ressemble un show en live, j’ai appris à faire des vidéos, et à m’occuper des relations presse. On peut dire que je suis un homme à tout faire.

Est-ce-que la partie management occupe beaucoup ton nouveau rôle ?
Phil:
[Pause] Um, Dave est toujours le plus mature du bureau, c’est lui le véritable manager. Je suis inclus dans le processus, mais si c’est de vrai management dont vous voulez parler, il faut vous entretenir avec Dave Holmes.
Dave: Phil, c’est comme un artiste, c’est quelqu’un de très créatif. Pour moi, Phil est un des membres de Coldplay, vraiment, je manage un groupe de 5 membres.

De quelle manière le changement de direction de Parlophone vous a affecté, vous et le groupe ?
Dave:
Nous avons fait avec, car le noyau dur de Parlophone reste le même. Donc peu importe ce qu’il se passe chez eux, cela ne nous affecte pas vraiment. Nous travaillons avec la même équipe sur chaque album, enfin jusqu’à maintenant.

Et qui sont les membres clés de cette équipe ?
Dave:
Depuis les premiers jours, je dirais Tony Wadsworth, Keith Wozencroft, Mandy Plumb, Kevin McCabe, Murray Chalmers, Kevin Brown et Miles Leonard. Oh et Mark DiDia de Capitol Records était un veritable champion dès le début.

Mark DiDia est la raison pour laquelle Capitol Records aux Etats-Unis a fait de Coldplay sa priorité. Il a lui-même et tout seul, accompagné le groupe sur la route du succès et nous lui devons beaucoup.

Je présume que l’accord entre Parlophone et Warner a été renégocié de nombreuses fois, où en-est-on aujourd’hui ?
Dave: Oh, c’est toujours d’actualité [rires]; nous allons continuer avec eux encore longtemps. On adore travailler avec eux, c’est un label génial.

Max [Lousada] est vraiment quelqu’un de très agréable avec qui travailler tout comme Miles, Julie Greenwald et Craig Kallman aux Etats-Unis, nous sommes bénis.
Nous avons enfin une équipe de personne qui est en place depuis longtemps maintenant. Nous avons traversé beaucoup d’épreuves et de changements, donc ça fait du bien de trouver de la stabilité.

Coldplay battent des records d’écoute sur les sites de streaming dans le passé, quel est ton avis sur le sujet?
Dave:
Je pense que c’est une bonne chose pour de nombreuses raisons : c’est là où va la musique lorsqu’on la passe en version numérique. Les artistes sont payés à chaque écoute, qui aurait pu penser à ça il y a 20 ans ?

spotify

Que penses-tu de la technique du fenêtrage maintenant ?
Dave:
Aujourd’hui nous ne faisons pas de fenêtrage. Nous l’avons fait pendant des années parce que le streaming en était tout juste à ses débuts. Nous avons évolué avec notre temps et le streaming a progressé avec les technologies actuelles.
Maintenant qu’il occupe une telle place sur le marché, on se doit d’y entrer et de vivre avec notre temps.
Au début nous étions sceptique et Coldplay ne s’y trouvait pas, car il y a 10ans Spotify n’était pas ce qu’il est aujourd’hui.

Est-ce-que vous pourriez, cependant, désactiver les chansons du groupe pour les non-abonnés Spotify pour un certain temps?
Dave:
Non je ne pense pas, pas à ce point-là.

Et être présents sur une seule plateforme ? Si l’une d’entre elles vous propose un énorme chèque, vous seriez tentés ?
Dave:
Non, encore une fois, les écoutes seraient possibles pour tout le monde et sur toutes les plateformes à la fois.

julia kennedy

Quels sont tes ressentis sur la tournée A Head Full Of Dreams Tour ?
Phil:
On a adoré, on aime être sur la route et jouer dans des stades. Chris a une énergie tellement débordante et il tient à ce que les shows soient grandioses chaque soir. Vous ne l’entendrez jamais râler, il est tellement heureux de pouvoir faire ce job et il veut que chaque personne qui vienne les voir passe un moment merveilleux – tout comme Guy, Will et Jonny. Il y a toujours eu une bonne ambiance pendant la tournée.

Dave: Il y avait beaucoup de choses à gérer, mais ce fut une tournée fantastique. Il y a eu des moments où nous avons sûrement joué avec la patience de notre équipe, mais ce sont les meilleurs du monde et ils sont toujours opérationnels pour nous. C’est à la fois bien et triste que ce soit terminé, car nous avons réellement passé du bon temps. Principalement, je suis fière du groupe et de ce qu’ils ont accompli.

Qu’est ce qu’il va se passer maintenant, pour Coldplay ?
Dave:
Nous allons arrêter quelques instants pour reprendre notre soufflé. Il n’y aura pas de tournée avant au moins 2021. Nous avons besoin de faire une pause et de revenir avec quelque chose de très spécial.

Quelles sont les choses que vous avez accomplies et dont vous êtes les plus fiers ?
Dave: 
Il y en a eu tellement, c’est dur de choisir. Mais vous savez quoi, cette tournée est la 3ème plus grande de l’histoire ! C’est incroyable. Je suis tellement heureux pour les garçons.
Phil:  Ca va peut-être vous sembler niais, mais c’est tout simplement le fait que nous sommes encore plus meilleurs amis qu’il y a 20 ans.

Pour conclure, quel conseil donneriez vous à de jeunes managers aujourd’hui?
Dave: 
Croyez en votre artiste et tout viendra naturellement. Je sais que ca n’est pas trop sage comme conseil, mais c’est fundamental. S’il y a une chose qui me motive, c’est que je crois en ce groupe, depuis le début jusqu’à maintenant. Si vous croyez en un artiste, alors vous ferez tout pour eux, peu importe ce que ça nécessite.
« Le succès dans la musique, est basé sur les sentiments et la passion, ce n’est pas quelque chose qui nécessite obligatoirement de réfléchir. »

Phil: Je suis d’accord, si vous tenez compte du fait que votre artiste croit aussi en vous, alors c’est suffisant pour leur faire atteindre les plus hauts sommets. Au départ, vous découvrirez que l’industrie musicale est faite de jargon incompréhensible, de peronnes qui brassent du vent et qui manquent de modestie.
Il y a une raison : le succès dans la musique, est basé sur les sentiments et la passion, ce n’est pas un milieu où il faut obligatoirement réfléchir. Souvenez-vous de ça et sachez que si votre artiste croit en vous comme vous croyez en lui, alors tout ira bien.

Template Design © Joomla Templates | GavickPro. All rights reserved.